Les écrevisses (crustacés) d’eau douce : caractéristiques, alimentation prédatrice, variétés et vie au bassin

Quelques précisions sur les Écrevisses…

Objet de curiosités et de nombreuses questions dans les forums, voici quelques informations sur ces Invertébrés d’eau douce.

Ces petites bêtes peuvent aussi être trouvées au fond des bassins, et elles y mènent une vie plutôt intéressante. C’est ce que nous allons vois dans la suite de cet article :

Présentation rapide de l’écrevisse

C’est un petit crustacé décapode appartenant à la famille des Astacoidea qui est comestible. Ce macroure est pourvu de deux pinces et son habitat est l’eau douce. Elle vit dans les rivières et les étangs et se nourrit de végétaux.

L’écrevisse est un animal nocturne, lorsqu’elle est menacée, l’écrevisse se réfugie dans son trou. Elle vit dans les rivières et les étangs et se nourrit de végétaux. Elles aiment les endroits tranquilles et sombres.

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Que mange une écrevisse d’eau douce ?

Au début de leur vie, les jeunes écrevisses se nourrissent de microalgues. Plus tard, quand elles grandissent, leur alimentation est composée principalement de larves d’insectes aquatiques.

En milieu naturel, l’alimentation d’une écrevisse est donc composée essentiellement de végétaux et de petits animaux (petit vers, larves d’insectes, petites mouches …)

Qui est le prédateur de l’écrevisse ?

Une héron qui mange une écrevisse

Pas facile de répondre à cette question tant elle est prise en chasse par une multitude d’espèces animales. En effet, poissons, oiseaux et mammifères s’y intéressent tous, sans oublier l’homme qui la consomme volontiers. Ci-dessous le détail des prédateurs de ce malacostracé :

  • De nombreux poissons qui s’en nourrissent comme les carpes, les brochets ou encore certains esturgeons.
  • Les oiseaux aquatiques ont aussi une belle dent à l’égard de ces crustacés, à l’image du héron ou du balbuzard pêcheur.
  • Enfin, les mammifères ne sont pas en reste avec notamment la loutre et le ragondin qui font partie de ses prédateurs.
  • Mais si l’on devait n’en retenir qu’un, ce serait sans doute l’homme qui la pêche puis la consomme volontiers sa chair tendre et raffinée. Parmi les mets préférés à base de ce Crustacé décapode comestible, on peut citer : la bisque, la queue d’écrevisse, le beurre d’écrevisses, le gratin d’écrevisses ….

Reproduction

Ces crustacés peuvent se reproduire une fois par an et pondent de 50 à 150 œufs, avec une faible proportion d’éclosions. C’est cette faible fécondité qui peut expliquer le déclin des écrevisses européennes. Il y a une exception, l’Astacus leptodactylus (Écrevisse à pattes grêles) qui a la capacité de pondre jusqu’à 500 œufs par an.

Pour la comparaison, l’écrevisse de Louisiane peut pondre de 100 à 500 œufs par an et la reproduction peut se faire une à deux fois par an.

Quelle est le période de reproduction ?

C’est entre la mi-octobre et la fin novembre que ce déroule la saison des amours, et les scènes violentes ne sont pas rares. Le mâle attaque cruellement la femelle, qui tente alors tant bien que mal de se défendre, plutôt que de prêter attention à son prétendant. Malgré les efforts du courtisan, la poursuite n’aboutit pas. Ses griffes sont saisies, soulevées, puis tournées, serrées si fort que son thorax est écrasé où qu’un membre soit arraché. Malgré les efforts de la femelle, elle est immobilisée et ne peut rien faire.

À l’aide de ses organes copulatoires, le mâle fixe les spermatozoïdes dans une poche sur l’abdomen de la femelle.

Ensuite, les œufs sont pondus par la femelle en octobre. La fécondation se produit pendant cette période. Elle agglutine et fixe ses œufs sous son abdomen. Pendant la période d’incubation de six mois, elle porte les œufs. Au printemps, les écrevisses femelles commencent à pondre et puis retournent à leur vie active. Afin d’activer l’évolution des œufs, les pattes abdominales se déplacent continuellement dans toute la grappe, assurant une circulation continue de l’eau.

Si les écrevisses avaient un abdomen plus étroit et que l’éventail caudal ne s’était pas encore formé, elles ressembleraient complètement à leur mère si elles n’avaient pas éclos en mai. Malgré leurs griffes bien formées, ils restent suspendus sur les appendices abdominaux féminins pendant environ 10 jours.

Les différentes variétés d’écrevisses

Écrevisse à pattes rouges (Astacus astacus)

Écrevisse à pattes rouges (Astacus astacus)


Une écrevisse indigène (Est de la France) qui affectionne les eaux calmes, oxygénées et sans pollution. Elle ne supporte pas une température de l’eau supérieure à 21°C. Le mâle peut atteindre 15-16 cm tandis que la femelle dépasse rarement 12 cm. Régime plutôt omnivore à tendance végétarienne. En cas de pollution du biotope, elle est capable de sortir de l’eau douce à la recherche d’un autre milieu plus accueillant.

Protégée (effectifs en forte régression), incompatible avec un bassin artificiel.

Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes)


Petite espèce, car elle dépasse rarement les 12 cm. Elle possède sur la tête un rostre en forme de triangle qui permet de la reconnaître facilement. Le dessous des pinces est blanc. Elle ne supporte pas non plus les eaux chaudes, car elle affectionne avant tout les ruisseaux et torrents très oxygénés (Massif Central, Grande-Bretagne, Irlande…). Régime carnassier (alevins, invertébrés, grenouilles…). C’est une espèce protégée en France.

Protégée (effectifs en forte régression), incompatible avec un bassin artificiel.

Écrevisse de Californie (Pascifastacus leniusculus)

(celles qui sont dans mes bassins).

Écrevisse de Californie (Pascifastacus leniusculus)

Elle a été importée pour remplacer notre écrevisse à pattes rouges dans de nombreux étangs privés… de là elle est partie coloniser les cours d’eau. C’est une espèce capable de vivre dans des eaux de moins bonne qualité. Elle devient d’une taille considérable et est résistante aux maladies. Régime omnivore à tendance herbivore. À besoin d’abris (souches, pierres…) pour bien s’implanter.

Nuisible par rapport aux espèces indigènes.

Écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii)


Une espèce qui se reconnaît facilement avec ses énormes pinces et sa coloration rouge (photo ci-dessous), pour une taille modeste (10 cm environ). Les écrevisses de Louisiane autochtones sont très agressive, cette écrevisse pullule vite, invasive, déstabilise les berges par ses galeries. Régime omnivore, transforment les déchets. Bien heureusement nos hivers sont souvent trop froids pour elle, sa température idéale est aux alentours de 25°C, le minimum étant de 16°C.

Très nuisible à tout point de vue.

Écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii)

Écrevisse américaine (Orconectes limosus)

Également de petite taille, cette écrevisse colonise des milieux même pollués… et à ce titre ne concurrence pas trop nos écrevisses indigènes. Pour la reconnaître, le côté intérieur des pinces possède un ergot prononcé. Il lui faut une eau chaude en été (22°C), l’hiver elle s’abrite dans de petits terriers. Régime omnivore, transforment les déchets.

Nuisible par rapport aux espèces indigènes.

Écrevisse turque ou à pattes grêles (Astacus leptodactylus)

C’est l’écrevisse que l’on trouve chez les poissonniers. Elle dépasse en taille de loin toutes ses cousines (25-30 cm). Elle a des pattes longues et fines qui permettent de la reconnaître rapidement. Régime omnivore, transforment les déchets. Cette écrevisse à une vie diurne plus active que celle des autres espèces qui sont plutôt nocturnes. Elle aime des eaux chaudes et résiste au froid l’hiver.

À consommer… 🙂

Les écrevisses et le bassin de jardin

Les écrevisses sont des animaux discrets. Ayant un odorat hyper développé, ils repèrent en un rien de temps, un cadavre de poisson, un granulé de nourriture inaccessible pour les poissons, un bout de jambon cuit… Si vous voulez les apercevoir, il faut donc attendre la fin de l’après-midi et leur donner à manger dans un coin tranquille du bassin, elles viendront vite s’approvisionner. Il est important d’avoir une eau de bonne qualité, oxygénée et pas trop chaude l’été. Des refuges sont nécessaires, pour les espèces qui les affectionnent, mais aussi pour qu’elles puissent se protéger des prédateurs lors de la mue.

Pour ma part je n’ai aucune contre-indication. Bien sûr comme tout animal (et végétal) provenant de la nature un risque de transmission de maladies, parasites, virus est toujours possible suite à leur introduction dans le bassin. Introduite depuis septembre 2000 dans mes bassins, je n’ai constaté aucune prédation sur les poissons ou les végétaux. La dernière que j’ai aperçue en novembre 2002 avait doublé de taille et faisait un bon 12 cm (longueur du corps).