Passionné d’entomologie, cela fait plus de 20 ans que j’observe les insectes dans différents biotopes. La spécificité des milieux aquatiques est d’accueillir beaucoup de larves d’insectes et d’attirer nombre d’espèces qui recherchent l’humidité des berges et vivent sous les pierres, le bois mort. Certaines auront une vie d’adulte hors de l’eau, comme les libellules, les moustiques par exemple, d’autres auront une vie exclusivement aquatique, comme les dytiques, les punaises d’eau.
L’écosystème est très complet car nous trouvons parmi les nombreuses espèces des détritivores, des phytophages, des prédateurs insectivores. Toute cette population à six pattes attire également d’autres prédateurs : les grenouilles, les crapauds, les oiseaux… Retrouvez ci-dessous une liste des insectes aquatiques :
Guêpe endormie près du bassin
Deux insectes peuvent contrarier le jardinier aquatique : la chenille de l’hydrocampe du nénuphar (petit papillon) et la galéruque (petit coléoptère). Leurs larves minent les feuilles émergées des nymphéas. Pour les découvrir, il faut regarder à l’envers des feuilles.
La chenille de l’hydrocampe (ci-dessus) est cachée sous un morceau de feuillede forme ovale de 1 x 2 cm attaché à la plante par des fils de soie.
Les pucerons peuvent également envahir vos plantes, il suffit alors d’immerger les pots pour noyer les insectes et offrir du même coup un festin aux poissons. Sur de grandes surfaces il est possible de poser, sur le feuillage des nénuphars, un grillage qui fera couler momentanément la végétation… et les pucerons.
Certaines Chrysomèles s’attaquent aux plantes aquatiques (salicaire, saules…). Les feuilles apparaissent alors comme minées :
Certaines larves d’insectes peuvent respirer sous l’eau au moyen de branchies externes (éphémères, perles…) d’autres respirent grâce à un siphon respiratoire situé au-dessus de l’abdomen (dytiques, moustiques…). Ces larves vivent la tête en bas et remontent régulièrement à la surface de l’eau. Les dytiques font une provision d’air avant de repartir à la chasse. Ils emprisonnent de l’air au niveau de l’abdomen.
Les larves de certains dytiques, des grandes libellules (Aeschne) peuvent s’attaquer à de petits alevins, à des têtards, ce sont des prédateurs redoutables. Camouflées dans la vase ou le long d’une tige de plante elles attendent le passage d’une proie pour la saisir avec leurs mandibules acérées. Certaines punaises aquatiques (Notonectes) infligent une piqûre douloureuse si on les saisit sans précaution.
Les larves de certaines espèces de phryganes vivent camouflées et protégées dans un fourreau constitué de soie sur lequel sont collés des matériaux divers : brindilles, débris végétaux, grains de sable, coquilles d’escargot…
Quelques espèces de papillons (solitaire, nacré, cuivré, azuré… ) sont également endémiques des zones humides, les chenilles se nourrissant de plantes aimant les sols tourbeux ou humides (airelle des marais, renouées, oseille, linaigrette). Ces papillons, du fait de la régression de leur biotope, sont en voie de disparition. D’autres, de passage, viennent boire sur les rives du bassin.
Dans les grandes herbes se dresse parfois la toile d’une araignée, véritable piège à insectes volants, tout comme les libellules qui parcourent les airs et viennent se poser sur les typhas, les phragmites ou les joncs afin de déguster leur repas. Certaines larves de libellules vivent plusieurs années dans l’eau avant de se métamorphoser au printemps pour une vie d’adulte de quelques mois.
Il est possible de trouver, accrochée à une tige, sur une pierre, une exuvie de libellule. C’est l’ancienne peau de la larve qui est restée sur son support pendant que la libellule faisait sécher ses nouvelles ailes au soleil du printemps.
Sympetrum sp.
Libellulidae et son exuvie sur juncus ensifolius.
Larves d’éphémères.
Les photos suivantes sont réalisées à partir d’un échantillon de ma collection (120 boites 27 x 40 cm). Les insectes ont été récoltés dans la nature entre 1984 et 1991 ou bien élevés à partir de larves dans des aquariums (libellules, hydrophiles…)
Vision d’ensemble permettant de se rendre compte de la taille réelle des insectes
(l’étiquette sous chaque insecte mesure 10 x 15 mm)
Mégaloptères :
Sialis lutaria (perle), l’adulte se trouve souvent sur les végétaux à proximité des bassins.
Odonates :
Souvent près des cours d’eau
Souvent près des cours d’eau
Lestes viridis (♂) et Lestes virens (♀)
Vole au-dessus des végétaux aquatiques
Vole très rapide au-dessus des zones humides
La maîtresse des airs du bassin.
Une des premières libellules du printemps.
Hémiptères
Sur les eaux calmes. Se nourrit de petits insectes tombant sur la surface de l’eau.
Ranatra linearis (ranatre)
Ranatra linearis (ranatre)
Fréquente parmi la végétation, à la recherche de proie qu’elle saisit avec ses pattes ravisseuses. Carnivore
Photo Jean-Philippe M. Ranatra linearis
Lac de la Côte-Nord, dans la Province de Québec au Canada
Nepa cinerea (nèpe) commune dans les eaux stagnantes, se déplace lentement sur le fond.
Le spécimen ci-contre montre du côté droit l’aile rougeâtre protégée par l’élytre qui lui permet de voler de point d’eau en point d’eau
Notonecta maculata
Nage sur le dos. Extrêmement voraces ils s’attaquent à toutes les proies passant à leur portée. Piqûre douloureuse.
Naucoris cimicoides
Vivent dans les eaux tranquilles, abondamment pourvues de végétation aquatique. Piqûre douloureuse.
Corixa punctata
Vit sur le fond des mares, se nourrissant de dépôts floconneux de vase (algues …)
Coléoptères
Dysticus marginalis, (♀ ♂ et larve). Un de nos plus grands dytiques (de 27 à 35 mm). Commun de 0 jusqu’à 2500 m. Eaux douces stagnantes et limpides des lacs, mares.
Meladema coriacea, un dytique de taille moyenne du Sud de la France.
Dans les trous d’eau.
Acilius sulcatus (♀ et ♂) acilie
(de 16 à 18 mm)
Dytique commun des mares, abreuvoirs et étangs
Hydrophilus caraboïdes
Insecte végétarien des étangs riches en plantes aquatiques
Hydrous piceus, grand hydrophile
(de 34 à 50 mm)
Végétarien
Étangs, mares et marais herbeux