Caractéristiques anatomiques d’une carpe
De nombreuses espèces de poissons ne possèdent pas d’estomac. On compte dans ce groupe les cyprinidés (carpes, poissons rouges…). L’intestin, le plus souvent long avec plusieurs anses intestinales faisant des boucles complexes, intervient alors dans la phase finale de la digestion et assure l’absorption des nutriments. Plus l’espèce est carnivore, plus l’intestin est court. En effet, le rapport « longueur de l’intestin/longueur de l’animal (RGL) » est un indicateur du régime alimentaire des poissons. De la même façon, une alimentation riche en glucides induit chez la carpe une augmentation de sa longueur intestinale.
La digestion de l’aliment et l’absorption des nutriments se fait tout au long de l’intestin. La surface de contact entre l’aliment et les entérocytes qui tapissent l’intestin est augmentée par les replis du tube digestif, et surtout par la présence de villosités, qui multiplient par 30 la surface d’absorption, et de microvillosités sur la partie apicale des entérocytes qui augmentent encore cette surface.
Il apparaît qu’un événement ponctuel, comme la privation de nourriture en hiver, conduit à une diminution de la hauteur des microvillosités. On peut donc penser que la domestication conduit à une augmentation de la taille des microvillosités, donc à une meilleure absorption, chez des animaux disposant d’aliment ad libitum toute l’année et élevés à des températures optimales pour la croissance.
Composition du corps du poisson :
Espèce | Eau (%) | Lipides (%) | Protéines (%) |
Cyprinus carpio | 81,6 | 2,1 | 16,0 |
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La perception de la nourriture pour la carpe
Les aliments-proies sont détectés à l’aide d’un système gustatif très sensible, fait de cellules sensorielles organisées dans des bourgeons du goût situés sur les barbillons, les lèvres (380/mm²), le palais et la cavité pharyngienne antérieure (820/mm²) ainsi que sur les branchiospines (325 à 625 mm²). Des tests réalisés par olfactométrie sur des extraits de vers oligochètes Tubifex démontrent la sensibilité de la carpe commune vis-à-vis de certains acides aminés (alanine, glycine, valine, méthionine, leucine, phénylalanine) qui jouent un rôle attractif et qui sont considérés comme des signaux chimiques attractants ou des stimulants alimentaires.
Les aliments sont saisis à l’aide de la bouche protractile, munie de 4 barbillons sensoriels (2 charnus sur la lèvre supérieure et un plus long à chaque commissure), qui permet une prospection du substrat (pénétration de la tête jusqu’à plus de 12 cm de profondeur) aidée par le mouvement de nage selon un axe corporel oblique par rapport au fond. Son activité de fouille continue des substrats vaseux induit une forte turbidité des eaux ce qui représente un aspect négatif pour le milieu. La carpe ne poursuit pas ses proies. La succion ou aspiration du matériel benthique est rapide (50 cm/s). Le matériel benthique est généralement combiné à des particules sédimentaires minérales (sable, gravier, limon…) et à des débris organiques, ce qui nécessite une sélection du matériel ingéré grâce à des mécanismes complexes et subtils. L’appareil bucco-pharyngé permet de séparer et de trier sélectivement la partie nutritive (particules alimentaires de taille supérieure à 500 µ) du reste non alimentaire. Les particules sont regroupées. Interviennent ensuite une trituration puis une mastication efficace par les dents pharyngiennes et enfin un tri au niveau des branchiospines et rejet du matériel non consommable (en particulier minéral) par les ouvertures operculaires.
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