Le cerisier du Japon : une beauté éphémère et symbolique

Prunus Serrulata… Sakura….Cerisier à fleurs ? Vous l’avez reconnu ? Bravo, il s’agit du cerisier du Japon, l’emblème de tout un pays.

Mais en dehors de sa culture, que connaissez-vous de lui ? Peu de chose. Pourtant il y a tant à apprendre : ses véritables origines, son usage, son histoire, ses caractéristiques… Partez à sa découverte.

Retour aux arbres japonais.

Photo d'un cerisier japonais en fleurs

Introduction sur le cerisier du japon : origine, caractéristiques, utilisations

Les origines du cerisier japonais

Étonnamment, cet arbre ne provient pas du pays du soleil levant, mais de son ennemi de toujours, la Chine. Il paraît même que les premiers Sakura poussèrent au pied de la chaine de l’Himalaya des siècles avant Jésus-Christ. Ainsi le cerisier japonais est un arbre ancestral venu d’Asie de l’Ouest.

Mais comment devint-il l’emblème du Japon ? Mille ans plus tard, pendant la dynastie chinoise Tang, les deux États commencèrent à se rapprocher. Dès 630 de notre ère, le pays du soleil levant envoie des missions auprès de la cour de Chine (comprenez par là des ambassadeurs).

Est-ce lors du retour d’une de ces missions que les cerisiers à fleurs furent plantés au Japon ? Ou peut-être en 754 avec la venue du moine chinois Jianzhen, fondateur du bouddhisme Lüzong ? Personne ne sait vraiment.

Quoi qu’il en soit, dès le 8e siècle, cet arbre s’enracina dans le sol japonais.

Les caractéristiques du cerisier à fleurs

Les fleurs d'un cerisier japonais (2)

Provenant d’Asie, cet arbre emblématique aime le climat tropical de son île d’adoption. Dans ces conditions, il atteint facilement les 12 mètres de hauteur.

Mais sa caractéristique principale reste sa multitude de fleurs recouvrant totalement les ramures du Sakura. Au moment du redoux, avant même l’apparition des feuilles, ces branches sans vie se parent d’un manteau fleuri pour le plus grand plaisir du promeneur.

À cela, ajoutons son aptitude à résister aux hivers froids. N’oublions pas qu’il provient de l’Himalaya. Dès lors, le cerisier japonais supporte des températures négatives allant jusque – 15 °C voire même – 20 °C.

De plus, parmi les quelque 600 variétés de cerisier du Japon, certaines peuvent tenir à – 30 °C.

Ainsi, vous pouvez trouver un arbre aux fleurs rose pâle, tout comme un autre avec des doubles fleurs ou encore des pétales blancs. Mais ils diffèrent aussi par leur taille ou leur date de floraison.

L’utilisation du cerisier japonais au XXIe siècle

Pour tout le monde, le Sakura reste un arbre d’ornement. Il habille joliment les jardins japonais. Mais il peut servir à d’autres fonctions.

Le thé

Tout un art traditionnel, le thé ne pouvait passer à côté de cet arbre. C’est pourquoi les fleurs du cerisier sont fermentées puis salées afin d’être conservées.

Puis, lors d’événements importants comme un mariage, ce thé à la fleur de cerisier est servi aux époux.

Oui, comme vous pouvez l’imaginer, ce breuvage est quelque peu salé. Mais la magie opère quand la fleur s’ouvre sous l’effet de l’eau chaude.

La cuisine

C’est peut-être l’endroit où on l’attend le moins. Pourtant à nouveau, les fleurs vont servir. On les réduit en poussière avant de les incorporer à la pâte du mochi (dessert japonais à base de pâte de riz).

Très souvent, une feuille de cerisier japonais vient enrouler le mochi ainsi cuisiné.

Mais aujourd’hui, la fleur du Sakura se retrouve dans diverses préparations comme du sirop ou encore de la confiture.

Le cerisier en fleurs : l’histoire et la signification culturelle de cet arbre pour les Japonais

Les fleurs d'un cerisier japonais

L’histoire du cerisier japonais

Après la venue du Sakura au Japon, les paysans se mettent rapidement à croire que les dieux se cachent dans les branches du cerisier lors de sa floraison. Ainsi, pour obtenir les faveurs de ces derniers, ils déposaient des offrandes aux pieds des Sakura.

Avec l’arrivée au pouvoir de l’empereur SAGA (786-842) les mentalités changent. En effet, il organise pour la première fois une fête dans la cour impériale sous les arbres en fleurs. Commence alors le Hanami. Mais les divinités ne se laissent pas facilement remplacer. Il faut attendre le 17e siècle pour que le peuple se mette à célébrer lui aussi le Hanami.

Depuis, cet arbre emblématique est LE CADEAU diplomatique du Japon envers ses alliées. Comme le prouvent les 3000 cerisiers offerts aux États-Unis en 1912. Ou encore les 3800 qui les suivirent en 1956.

La fête du cerisier au Japon

Une allée bordée de cerisiers en fleurs

Malgré une première célébration instaurée à la fin du 8e siècle, la fête du cerisier du Japon devint réellement une fête nationale 900 ans plus tard, au 17e siècle. En effet, c’est pendant la période d’Edo (1603-1868) que les Japonais se mettent à admirer les fleurs du Sakura.

Hanami signifiant littéralement « regarder les fleurs ».

Mais cette fête est bien plus qu’une simple contemplation. Pour les Japonais, l’apparition des fleurs représente le moment propice pour la plantation du riz.

De plus, il symbolise le côté éphémère de la vie, de la beauté. Car comme les fleurs ne vivent qu’une quinzaine de jours puis fanent, ainsi est la vie, passagère.

Comme le prouve ce proverbe japonais :

« Le monde est comme le cerisier que l’on ne regarde pas pendant 3 jours. »

Culture et entretien : à savoir sur le cerisier japonais

Quand le planter ?

Comme tout arbre, l’idéal reste l’automne. Et le cerisier du Japon ne fait pas défaut. De cette façon ses racines pourront s’ancrer sereinement dans le sol avant de se concentrer sur sa prochaine floraison

Où le planter ?

 Le cerisier du Japon se suffit à lui-même. Ainsi, le promeneur peut le contempler tranquillement.

Mais il peut aussi être en arrière-plan d’un massif. Ou encore faisant partie d’une haie.

Dans tous les cas, faites attention à l’exposition. Même s’il supporte le froid, il aime le soleil.  Mais pourtant le Sakura ne veut pas bronzer. Donc le soleil direct du Nord oui, mais pour le sud de la France préférez-lui un endroit mi-ombragé.

L’entretien

Ayant passé les millénaires, le cerisier japonais fait partie des arbres rustiques. Ainsi, ne prévoyez pas d’entretien pour celui-ci.

À peine, la coupe de quelques branches mortes ou tordues, mais pas plus. Surtout, attendez la fin de la floraison avant de vous armer de votre sécateur.

Entre tradition, histoire, caractéristiques et culture le cerisier du Japon ne cesse de nous étonner.

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